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Géopolitique

L'Iran : le fardeau de la superpuissance chiite!

La fragilité de l'empire fait peur!

Mais l'Iran doit aussi composer avec ses propres agitateurs. Son appui aux chiites, de la mer Caspienne à la Méditerranée en couvrant l'espace arabe, a été perçu comme une tentative de former un «croissant chiite» qui fragiliserait les États sunnites. Ses appels pour rattacher l'un d'eux, le Bahreïn, ou pour fomenter des troubles sectaires dans d'autres (le Koweït, le Yémen, le Liban) sont mal reçus.

Par-dessus tout, le régime iranien cache mal son inquiétude au sujet des sanctions. Celles-ci feraient mal à un État iranien peinturé en paria. De leur côté, les Israéliens, angoissés par l'éventuelle bombe iranienne, pourraient effectuer une frappe nucléaire en Iran. La rhétorique provocatrice de Najad pourrait se révéler coûteuse! Ses critiques chez lui, à Téhéran, le disent haut et fort!

D'ici là, des tactiques de déstabilisation de la mosaïque iranienne seront mises en branle, comme celles d'attiser les divergences entre les Persans et les Azéris (chiites) ou les Baloutches (sunnites) ou les Arabes (chiites dans le Khouzistan) ou les Kurdes (sunnites). Une autre source d'inquiétude, quoique relative et limitée, pour le régime iranien.

L'Iran est loin de faire l'unanimité au sein des peuples arabes. L'offensive de charme du président Najad n'a pas porté ses fruits auprès d'eux, surtout auprès des sunnites : ils continuent pour la plupart d'espérer la protection des Américains! Et que dire du déploiement de l'OTAN en Turquie et en Asie centrale. De toute évidence, ce n'est pas rassurant pour l'aventurière Iran!

Cette fragilité géopolitique iranienne se dessine sur fond de crise politique et économique difficilement justifiable à l'heure des dividendes du pétrole. Les débats qui ont précédé les élections du 14 mars et les résultats de celles-ci l'ont révélé au grand jour.

En disqualifiant quelque 2000 candidats, et même s'il n'emportera pas la décision dans les dossiers chauds, le nouveau Majlis est toujours dominé par les conservateurs. Ces derniers, sujets à des luttes d'influence intestines, seront critiques à l'égard de la politique économique du président Najad (19 % d'inflation). Sans donner un aperçu objectif de la volonté populaire, le Parlement est une autre preuve de la survie du régime iranien tenu sans partage par le guide suprême Ali Khamenei et la Garde révolutionnaire.

Guerre improbable ou paix impossible?

D'ici 2009, le bras de fer qui se jouera entre l'Iran et les États-Unis demeurera sous le signe de Mars! Il reste un peu d'espoir que de nouveaux dirigeants, dans les deux capitales, scellent un compromis historique, un retour aux bons vieux jours de l'alliance irano-américaine! Des voix, à Washington entre autres, font l'éloge du compromis et du partage d'influence. Si on les écoute, la paix, même froide, a une chance. Si on les ignore, la mèche est prête pour le grand feu!